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Macédoine : la guerre télévisuelle perdue par la population albanaise

29 mai 2001


Combats en Macedoine près de Kumanovo, 25.5.01L

a diffusion des images de guerre à la télévision est aujourd'hui décisive dans le déroulement d'un conflit. Un pays démocratique doit prendre en compte les réactions de l'opinion publique, devenue témoin privilégié par le petit écran.

L'ex-président Slobodan Milosevic, lui, a perdu la guerre télévisuelle, à cause de ses agissements scandaleux, en déportant et en déplaçant la population kosovare. Cela ne lui avait guère effleuré l'esprit que la télévision pourrait se retourner contre lui.

«... Pour remporter un conflit, il ne faut donc maintenant plus prendre les armes mais plutôt les images, et faire un savant calcul entre combats et relations publiques. »
«... Pour remporter un conflit, il ne faut donc maintenant plus prendre les armes mais plutôt les images, et faire un savant calcul entre combats et relations publiques. »

Pour remporter un conflit, il ne faut donc maintenant plus prendre les armes mais plutôt les images. C'est la raison pour laquelle les guerriers de l'UÇK ont dû faire un savant calcul, partagé entre combats et relations publiques, à défaut de tomber dans le même piège que Milosevic.

Le philosophe français André Glucksmann avait dit dans une interview que Milosevic s'était mis à dos toute l'opinion publique européenne et américaine, preuve supplémentaire - s'il en faut - que les guerres se font à la télé. Or, où sont les médias dans cette "guerre" en Macédoine? Nulle part. Ils étaient absents lors des journées de vandalisme à Monastir et durant les actes de violence commis à l'encontre des Albanais. Les Albanais ont perdu la guerre télévisuelle. L'opinion n'en était pas préparée, car au moment où nous avons assisté, par l'intermédiaire de la télévision, au pire passage du conflit, on en connaissait déjà la fin.

Ce qui se passe actuellement en Macédoine n'est qu'une solution antidémocratique des problèmes du post-communisme. Presque la moitié de l'Europe souffre de traumatismes post-communistes. Les Américains sont dépassés par la situation, et l'ensemble des Occidentaux avec eux, ne saisissant pas, en conséquence, le problème historique des Balkans. Nous avons besoin de plus de temps encore pour sortir de ce chaos inflammatoire. Des prétentions nationalistes peuvent toujours ressurgir, et ce serait bien de les détruire dans l'oeuf.

L'erreur albanaise a été d'ignorer et de sous-estimer l'opinion publique occidentale. Il faut vivre cette situation de l'intérieur pour comprendre sa logique. Nous avons pris tout ceci à la légère, mais, je pense qu'une telle situation est bien réelle et qu'en fin de compte l'Occident a compris la limite de ses actions. Si les Albanais ne peuvent faire une guerre à l'instar de celle du Kosovo, il ne peuvent faire autre chose.

À la fin de cette guerre, rien ne serait impossible en Macédoine avec un peu de temps, une intégration des administrations dans la vie civile et une bonne dose de démocratie. Il faudrait déraciner la xénophobie macédonienne, aujourd'hui banalisée, mais pour ce faire il faudrait surtout avouer avoir fait peu de choses pour révéler cette vérité. Une vérité, terrifiante à propos des Kosovars, mais qui n'a pas de valeur en Macédoine. La Macédoine n'est pas la Serbie, et la guerre des Albanais en Macédoine est loin de sensibiliser la communauté internationale. Pas de photo pour ce fait-là!




Texte original: Baton Haxhiu, "La guerre perdue par la télévision", Koha Ditore, 15.5.01 (traduction par le Courrier des Balkans)    
Rewriting: Cap Ludovic Monnerat
    







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