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Les images de Bagdad libérée et des foules en liesse condamnent sans appel les opposants à la guerre

9 avril 2003

Arrivée char Abrams, 9.4.03M

ercredi 9 avril 2003, au 21ème jour de l'opération "Iraqi Freedom", la population de Bagdad a soudain pris conscience que le règne de Saddam Hussein s'était achevé. Les images de sa libération par les Forces armées américaines et de sa liesse sont à la fois un démenti cinglant et une accusation vibrante pour les Occidentaux qui se sont opposés à la guerre. Et la déroute intellectuelle de presque toute une génération.

Ces images n'auraient pas dû exister. Des gens de tous âges vêtus de hardes qui acclament les Marines, qui frappent du soulier les innombrables portraits du Raïs, qui chantent, qui pleurent, qui dansent, qui hurlent même leur joie d'échapper à sa coupe. Ces images n'auraient jamais dû exister. La statue de Saddam que la traction d'un char américain fait s'effondrer sous les vivats d'une foule qui s'empresse de la piétiner. Le visage mouillé de larmes d'un Irakien remerciant dans un anglais hésitant les dirigeants alliés et leurs soldats. Les Bagdadis en liesse qui se ruent sur les GI's pour leur serrer la main ou les embrasser.



«... Chaque Irakien qui exprime aujourd'hui son bonheur d'être libre est aussi un accusateur pour tous ceux qui ont tenté de l'en priver. »


Non, ces images n'auraient jamais dû voir le jour. Nos politiciens, nos intellectuels, nos éditorialistes, nos consciences morales autoproclamées, nos idéologues inamovibles s'étaient – presque – tous opposés à cette opération militaire. La guerre est toujours la pire des solutions, disaient-ils en chœur. Les Américains allaient massacrer des dizaines de milliers de civils, détruire l'essentiel du pays, mettre le Moyen-Orient à feu et à sang, susciter d'innombrables attentats terroristes, épuiser les économies en doublant le prix du brut et provoquer une véritable catastrophe humanitaire. L'avis éventuel de la population irakienne n'a jamais été pris en considération. Il est vrai que préférer la tyrannie à la guerre n'est guère contraignant lorsque l'on ne subit ni l'une ni l'autre.



Une déroute intellectuelle

Il est encore trop tôt pour établir un bilan complet de l'opération "Iraqi Freedom". D'une part, les activités des troupes coalisées ne sont aucunement ralenties, bien au contraire, par la prise en cours de Bagdad. D'autre part, les nombreuses opérations clandestines ou discrètes menées en parallèle avec les offensives conventionnelles attendent encore leur révélation, en particulier au niveau des renseignements et de la guerre psychologique. Malgré cela, les images diffusées aujourd'hui dans le monde entier, non seulement de la capitale irakienne mais aussi d'autres villes majeures dans le pays, montrent sans équivoque que les militaires anglo-américains sont bel et bien considérés comme des libérateurs par une grande part des populations locales. En d'autres termes, la contestation morale brandie par les opposants à cette opération a perdu son argument majeur.

Bien entendu, ils tentent déjà de se raccrocher aux victimes civiles du conflit, en accusant la coalition d'avoir provoqué des pertes insupportables – quand bien même elles n'ont rien à voir avec leurs chiffres de 500'000 morts articulés ces derniers mois. Les bilans hautement douteux du gouvernement irakien déchu avaient jusqu'ici estimé qu'entre 600 à 800 non-combattants avaient péri – sans que les circonstances de leur mort, et notamment leur utilisation fréquente comme bouclier humain, soient précisées. Mais même ces chiffres restent étonnamment faibles par rapport aux millions d'Irakiens qui ont désormais échappé à la tyrannie, et par rapport au nombre d'Irakiens périssant chaque année dans les geôles de Saddam. Et ceux qui affirment aujourd'hui qu'une autre solution existait pour faire chuter le régime du Raïs sont bien en peine d'expliquer laquelle.

Il y a tout de même quelque chose de sidérant dans cette quasi unanimité, ce procès d'intention généralisé, ces prédictions apocalyptiques qui ont déferlé en Europe continentale sur cette opération militaire. Le rejet viscéral et spontané d'une violence largement imaginaire est aisément compréhensible chez des adolescents nourris d'idéaux, mais comment expliquer que nos quinquagénaires flamboyants se soient si largement égarés? Faut-il vraiment penser, comme le font certains analystes outre-Atlantique, que la guerre du Vietnam a formé la conscience d'une génération au point de l'emprisonner? Ou assistons-nous simplement au naufrage intellectuel d'une vieille garde incapable de s'adapter à l'après-11 septembre – c'est-à-dire de renoncer aux illusions des années 90? La question fera peut-être l'objet de débats dans les semaines à venir, même s'il est permis d'en douter.

On espère que les détracteurs de cette opération militaire auront demain l'intégrité intellectuelle et le courage de reconnaître leurs erreurs, leurs exagérations, leurs idées préconçues – sans qu'il soit porté atteinte à leur liberté d'opinion à ce sujet. D'admettre que la coalition a mené en Irak une action dont les premiers bénéficiaires sont les citoyens irakiens, et qu'elle l'a été avec une volonté authentique de minimiser les dommages collatéraux. De renoncer aux procès d'intention pour revenir à des analyses fondées sur des faits, en jugeant les Alliés d'après leurs actes véritables et non ceux qu'on leur prête. Mais il serait faux de se faire des illusions à ce sujet. Le propre des idéologues est de superposer leurs idées et leurs illusions sur le monde qu'ils voient. Les prochains jours permettront de se faire une bonne idée des réflexions face à cette page d'histoire.

Car ces images de liesse et de libération symbolisent un acte historique. Tout comme Pristina en 1999, tout comme Kaboul en 2001, elles montrent encore une fois que les populations préfèrent la guerre et son cortège de drames inévitables au désespoir infini de la tyrannie. Et chaque Irakien qui exprime aujourd'hui son bonheur d'être libre est aussi un accusateur pour tous ceux qui ont tenté de l'en priver.



Maj EMG Ludovic Monnerat    








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