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Dossier: les Forces Armées israéliennes sous la loupe

30 janvier 2000


Soldat israélien en position au Liban (Image www.idf.il)

Contraintes plusieurs fois à assurer par le combat la survie de leur Etat, les Forces armées israéliennes sont entrées dans le second cinquantenaire de leur existence avec de nombreux défis à relever. Les négociations en cours avec la Syrie comme les Palestiniens semblent montrer que la paix se construit peu à peu au Proche-Orient.

Pourtant, chaque semaine ou presque, l'aviation d'Israël lance des raids au Sud-Liban alors que ses soldats ou ceux de ses alliés sont attaqués. Comment Tsahal entend contrer ces menaces et contribuer à l'instauration d'une paix même fragile? Notre dossier spécial fournit des réponses dans 5 domaines: l'environnement géopolitique, la politique de sécurité, la structure de commandement, le déroulement de l'instruction et les moyens à disposition.


La géopolitique complexe d'Israël

Quatre facteurs ayant une incidence directe sur la sécurité israélienne concernent tout à la fois le système régional au Moyen-Orient et les mécanismes qui le sous-tendent: l'intensité des conflits interétatiques, la prédominance de la violence, la course aux armements et l'engagement des superpuissances.

La lutte d'influence que se livrent les puissances arabes pour accéder au leadership régional a conduit à une longue série de conflits graves. Les conflits interarabes ou intrarégionaux peuvent avoir deux conséquences contradictoires pour la sécurité d'Israël: d'une part, ils sont à même d'affaiblir la capacité militaire globale des ennemis potentiels d'Israël (ce dont la guerre Iran-Irak a donné une parfaite illustration); mais, d'autre part, ils risquent de s'étendre au conflit israélo-arabe et de servir de détonateur au déclenchement des hostilités, comme cela fut le cas en 1967, et faillit l'être en 1991.

Pendant les années 50-60, le conflit comportait une dimension idéologique incarnée par le panarabisme qui contribuait à radicaliser les positions arabes vis-à-vis d'Israël. Entre 1967 et 1973, la coopération stratégique entre les Etats de la ligne de front (Egypte, Jordanie et Syrie) s'est considérablement développée, mais elle relevait, semble-t-il, davantage de la défense des intérêts vitaux communs à ces Etats - la volonté de libérer les territoires occupés par Israël en 1967 - que d'une véritable solidarité panarabe.

En d'autres termes, la logique de la raison d'Etat a présidé au déclenchement de la guerre de 1973, la raison de la nation arabe ne venant qu'au second plan. Ce phénomène s'est accentué, dès le milieu des années 70, avec la transformation qui s'opère dans la nature même des relations interarabes.


L'Etat d'Israël

La force comme instrument politique légitime

La fin des années 70 et les années 80 ont vu l'éclatement progressif du monde arabe. La mise en quarantaine de l'Egypte, puis l'éclatement de la guerre Iran-Irak allaient porter un coup fatal à la solidarité panarabe. Ce conflit puis la guerre du Golfe ont profondément modifié cette donne régionale. L'Egypte, dont le retour au sein de la famille arabe avait été amorcé des la fin des années 80, a retrouvé son rôle de leader autour duquel semble se former une coalition d'Etats arabes disposés à parvenir à un compromis avec Israël. Si l'évolution régionale tend vers la modération, tant au niveau global que vis-à-vis d'Israël, deux caractéristiques inhérentes au système étatique dans le monde arabe continuent de déterminer en grande partie la politique des acteurs locaux : il s'agit, d'une part, de la course aux armements, sur le plan tant qualitatif que quantitatif, et, d'autre part, de la permanence d'un climat de violence extrême.

Depuis les années 40, le Moyen-Orient a connu six guerres israélo-arabes, une guerre civile au Yémen impliquant plusieurs Etats arabes, une guerre limitée entre le Yémen du Nord et celui du Sud, la guerre Iran-Irak, l'intervention syrienne au Liban dans le cadre de la guerre civile libanaise et, enfin, la guerre du Golfe, sans parler bien sûr des accrochages fréquents opposants Israël aux Arabes ou bien les Etats arabes entre eux. Enfin, le recours à la force armée à souvent été utilisée comme moyen de pression pour parvenir à des fins politiques et stratégiques. Le recours très répandu à la force militaire, aussi bien en pratique que sous la forme de menace, témoigne du fait que celle-ci est perçue et utilisée dans la région comme un instrument politique tout à fait légitime.

Sans se livrer à une analyse théorique de la nature et de la structure du système étatique au Moyen-Orient, on peut néanmoins le qualifier de semi-anarchique. Le caractère anarchique du système tient, d'une part, aux ambitions que nourrissent les principales puissances régionales et, partant, aux rivalités les opposant; et, d'autre part, aux inquiétudes et aux peurs, d'importance variable selon les pays, face aux menaces que recèlent les Etats voisins.


Des accords tacites ou explicites

Cette propension à utiliser la violence organisée à des fins politiques, à néanmoins trouvé ses limites grâce à certains facteurs temporisateurs. Ces facteurs sont les suivants: la mise en place de systèmes de dissuasion efficaces, rendus indispensables du fait des coûts très élevés que comporterait un recours systématique à la force armée; les gestes de solidarité panarabe qui limitent les risques d'un affrontement à grande échelle entre Etat arabes; l'existence d'un consensus régional visant à préserver le statut quo territorial issu du découpage des années 20 (les seuls changements majeurs intervenus depuis lors ont été la partition de la Palestine en 1948 et la modification des frontières résultant de la guerre éclair de 1967), des systèmes d'alliances qui s'équilibrent et contribuent à renforcer l'efficacité de la dissuasion, des mécanismes de médiation et de consultation entre les Etats arabes dont la légitimité est reconnue par les élites arabes; et, enfin l'intervention des superpuissances.

Appuyé par des considérations politiques, ces facteurs ont été à l'origine d'un certains nombre d'accords tacites ou explicites, sorte de règle du jeu entre adversaire régulant le déploiement et l'activités des forces armées. Ceux-ci ont joué un rôle important dans la prévention des risques d'escalade incontrôlées dans certaines situations de crise et ont parfois permis la mise en place de systèmes de sécurité limités dans la région.


Char de combat israélien Merkava 3

Politique de sécurité: menaces conventionnelle et terroriste

La menace sur Israël provient de trois facteurs: déséquilibre démographique, déséquilibre géographique, déséquilibre économique.

Cela se concrétise par une crainte d'une coalition militaire des pays arabes environnants qui pourraient mener des attaques à objectifs limités. De fait, on a assisté à un renforcement considérable des puissances militaires au Moyen-Orient ces 15 dernières années. Ce renforcement fait craindre une attaque conventionnelle par surprise, alors que le terrorisme est également au centre de la menace. En fait, si la menace classique date de la création de l'Etat d'Israël, la montée du terrorisme date de la deuxième moitié des années 70.

Face à la première menace, la stratégie globale adoptée dans les années 1948-49 fut la défense du statu quo et l'exercice de la dissuasion, répondant uniquement aux attaques en reportant le combat sur le territoire de l'ennemi. Dès 1955-56, une évolution de la politique de représailles systématiques en réponse aux infiltrations depuis les pays voisins est un instrument de contrainte par la force. Mêlé à cela un concept de guerre préventive par crainte d'une alliance du monde arabe. Ces deux principes avaient pour but de contraindre politiquement les pays arabes à signer les traités de paix.

Dès les années 60 la dissuasion de type classique se réaffirma avec la volonté de Ben Gourion de développer l'arme nucléaire comme option dissuasive. Le développement conventionnel avec une avance technologique fut le maître mot de cette période.

L'arme nucléaire était le symbole d'une puissance supplémentaire à utiliser qu'en cas de dernier recours.


La conception de défense de Tsahal

Aujourd'hui, vu la prolifération d'armes chimiques et biologiques, ainsi que la fuite de l'arsenal atomique ex-URSS et le processus de paix, l'heure est au contrôle des armements afin de garder un statu quo mais également de limiter l'approvisionnement en armes des pays arabes. Dans ce processus, nous voyons une montée en puissance des USA comme médiateur intéressé par l'importance géostratégique du Moyen-Orient de l'après-Guerre froide.

Le processus de paix connaît des hauts et des bas, ce qui ne dispense en rien Tsahal d'être prête pour tout type d'attaque conventionnelle ou terroriste. A cet effet, elle concentre sa conception de défense sur les points suivants:

 

  • Besoin de prévention dans le but d'éviter la guerre;
  • Avertissement précoce d'une importance capitale afin de prévenir la surprise;
  • Limitation en taille de l'armée avec une force de réserve importante mobilisable rapidement;
  • Capacité rapide à prévenir l'éclatement d'une guerre afin d'avoir des pertes minimales;
  • Importance du qualitatif en compensation de l'infériorité numérique;
  • Nécessité de rester à un haut niveau technologique dans la course à l'armement.


Avion de combat israélien Kfir, copie du Mirage IIIS suisse

Doctrine: défense stratégique et tactique offensive

La mission de l'armée israélienne consiste à défendre l'existence, l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Etat d'Israël, assurer la protection de la population et combattre toute forme de terrorisme ayant trait avec la vie quotidienne. De ce fait, la doctrine est la composition d'une défense stratégique et d'une tactique offensive.

A cet effet, Tsahal se prépare pour:

  • Une suprématie aérienne totale, car sa position géostratégique est risquée. L'armée de l'air est le pilier de sa défense; elle y consacre 75% de son budget. De la sorte, elle a une capacité de défense à longue distance, avec une possibilité d'engager le combat sur le territoire ennemi. Le maintien de la suprématie au niveau de la technologie et d'instruction est primordial;
  • Une augmentation de la tension à l'encontre d'Israël pouvant conduire à une mobilisation de sa réserve. A cette fin, il lui faut une capacité d'alarme rapide pour la mise sur pied de cette réserve;
  • Une importante capacité de renseignement à même de prévenir toute surprise, ce qui implique une technologie avancée, dont l'imagerie satellitaire pour l'observation et la désignation des cibles;
  • Le combat à proprement parler, qui est prévu dans des zones territoriales avec une composition interarmes mêlant infanterie (y compris les troupes parachutées), chars de combat, génie et artillerie;
  • Le maintien d'un très haut niveau d'instruction, nécessaire dans toutes les conditions, de nuit ou par mauvaise temps.

 

Les forces aériennes sont le moyen offensif mobile par excellence assurant la souveraineté de l'espace aérien, aidé par la défense d'armes à longues portées et de systèmes de type anti-missiles. La marine a pour mission de garder les côtes, mais également de protéger l'espace sub-marinaire, ainsi que faire des reconnaissances de l'espace aérien.


Organigramme engagement de Tsahal

La structure des Forces armées israéliennes

Les Forces armées israéliennes possèdent une structure comprenant deux variantes: l'instruction et l'engagement. Dans le cadre de l'instruction, le Chef de l'Etat-major général dispose des trois armées, terre, air et mer, ainsi que des éléments logistiques; en cas d'engagement, il conduit le combat avec son armée de l'air et sa marine mais également avec trois zones territoriales dans lesquelles se répartit l'armée de terre. (cf ci-contre)

Il est à noter qu'en cas de mobilisation de la réserve, 9 divisions blindées supplémentaires seraient intégrées dans les zones territoriales afin de contenir la menace venant du nord ou de la Jordanie pour le centre.


Trois types d'instruction différents

Dès l'âge de 18 ans, le conscrit est assigné, durant une période de 36 mois pour les hommes et de 21 pour les femmes, à l'un des trois types d'instruction :

  • Générale, pour les hommes limités physiquement et les femmes;
  • De corps pour les non-infantristes (blindés ou artillerie);
  • De brigade pour les recrues infantristes.

L'instruction générale de base aux armes dure 1 mois. Pour le corps, cette durée est portée à 4 mois avec des exercice de type infanterie, avant l'incorporation dans l'arme spécifique. Pour la brigade, les infantristes s'entraînent pendant 5 mois avant d'être envoyés dans leur unité. Cette instruction de base comporte un endoctrinement sur les origines du pays, les traditions et une identifications aux buts du pays.

Après environ 5 mois de service en campagne, les soldats sont évalués dans leurs capacités de conduite. Près de la moitié sont retenus comme futurs chefs de groupe et suivent une formation qui durera 3 mois, avec ensuite une application de 6 à 10 mois.

C'est durant cette période que les futurs officiers seront sélectionnés, après des tests, l'évaluation des subordonnés, ainsi que la recommandation des commandants et des psychologues.


Recrues parachutistes à l'instruction (Image www.idf.il)

Officiers: des promotions plutôt rapides

Les officiers doivent effectuer une école supérieure d'été, puis comme officier junior accomplir leur service supplémentaire d'officier, soit le cours pour officier qui est divisé en trois types: 6 mois d'infanterie pour les fantassins et les parachutistes, 2 mois de cours d'armes de combat pour les officiers des blindés, de l'artillerie et du génie, ainsi que 2 mois de base pour les officiers de la logistique. Ces deux derniers cours sont suivis de 3 mois de spécialisation dans leur arme spécifique.

Les aspirants qui réussissent ces cours sont envoyés dans leur unité en tant que deuxième-lieutenant, avec comme fonction le commandement d'une section. Ces officiers servent deux ans supplémentaires et de nombreuses années comme réservistes avec une trentaine de jours de service par année. 10 % des officiers junior signent un contrat d'officier de carrière pour un minimum de trois ans. Ils ont alors la fonction de commandant de compagnie.

Ceux qui décident de poursuivre leur carrière militaire professionnelle font une école de commandement et d'Etat Major durant 1 année. A la fin de celle-ci, les majors sont promus au grade de lieutenant-colonel. Certains d'entre-eux seront envoyés au Collège National de Défense pour devenir commandant de brigade, où ils feront de la stratégie et du management.

Les promotions sont relativement rapides. En effet, les commandants de compagnies sont âgés de environ 25 ans, de bataillon 30 et brigade entre 35 et 40. La retraite sonne à 55 ans, mais beaucoup d'officiers s'arrêtent avant, aux alentours de 40-45 ans, afin de mener une deuxième carrière, dans le civil.

Les femmes sont également tenues à effectuer leur service national pendant 21 mois. Seulement 50% des 30'000 femmes assignées sont finalement incorporées. 20% sont dispensées pour raisons religieuses, 10 % par qu'elles sont mariées et 20 % sont exclues pour insuffisances.

Après une période de 5 semaines d'entraînement de base, les femmes servent comme conductrice, éducatrice, opératrice radio, contrôleuse aérienne, ordonnance de personnel ou instructrice. Il est à noter que les femmes n'ont plus été engagées au combat depuis la Guerre d'Indépendance.



Cap Marco Corelli    



Tableau récapitulatif des moyens

Armée de terre

Marine

Armée de l'air

Effectif en cas de mob

365000

10000

55000

Effectif

134000

9000

32000

OB

3 zones ter

sud, centre, nord

3 div bl

3 div inf

3 br inf méc

1 br para

3 sous-marins

53 patrouilleurs

600 avions cbt

79 héli cbt

OB mob

9 div bl

1 div inf méc aéro

10 br inf côtes

4 br art

Total

12 div bl

3 div inf ter

1 div para

1 div aéro mob







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