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Plus de 1000 soldats suisses ont été engagés en appui cette semaine

7 mars 1999


10 Super Puma ont été mis à disposition des autorités civiles

Lundi 1er mars, le Conseil fédéral a décidé d'appuyer le corps de police de Genève, sur demandes des autorités cantonales, par un engagement de la troupe en prévision de nouveaux actes de violence que pourraient commettre des extrémistes kurdes.

Avec les engagements subsidiaires d'assistance en cours, notamment l'appui du Corps des gardes-frontières et l'aide en cas de catastrophe, ce sont ainsi plus de 1000 soldats qui auront été déployés en une semaine. Dans le calme et l'efficacité.


Avalanches: un soutien indispensable

Les avalanches nombreuses et meurtrières de la fin février ont créé des situations d'urgence - population et touristes bloqués en raison de voies de communication coupées notamment - qui ont rendu l'intervention de l'armée indispensable. Dès le 22 février, plus de 100 militaires apportent leur aide spontanée au canton du Valais; une compagnie de l'ER fort 58 de Sion est engagée dans le Val d'Hérens, alors que le Corps des gardes-fortifications est également sollicité. Les Forces aériennes mettent à disposition 10 Super Puma et 23 Alouettes III. La collaboration entre organes civils, protection civile et armée est impeccable.

Une semaine plus tard, lundi 1er mars, quelque 250 militaires sont encore engagés dans les régions touchées des cantons de Berne, de Glaris, des Grisons, d'Uri, du Valais ainsi que du canton de Fribourg. Sur 20 appareils disponibles, 4 hélicoptères effectuent des missions de reconnaissance et de soutien logistique. Les conditions météorologiques s'améliorant, les détachements mis à disposition des états-majors de crise civils sont progressivement libérés. Si un bilan global est difficile à tirer, en raison de l'imbrication des moyens militaires et civils, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont néanmoins directement bénéficié de l'engagement de l'armée.


Manifestation à Zurich le 27 février dernier - la révolte armée de certains Kurdes est précoce

Surveillance à Genève et à Berne

Ce même 1er mars, le Conseil fédéral conclut que des actes de violence de la part de membres et de sympathisants du "Parti de travailleurs du Kurdistan" (PKK) et, notamment, des attaques dirigées contre des représentations diplomatiques d'Etats étrangers et des installations d'organisations internationales ne peuvent être exclus. Du coup, il accède aux demandes des autorités cantonales de Genève et Berne et décide de l'engagement de la troupe, 600 militaires dans un premier temps et 2000 au maximum.

C'est le régiment d'infanterie de montagne 37 zurichois, dont le cours de répétition avait été avancé fin 1998, qui est chargé d'accomplir la mission confiée. Dès jeudi 4 mars, 400 cadres et soldats prennent leur dispositif à Genève et 125 à Berne. L'engagement, qui subordonne les troupes aux commandants des divisions territoriales concernées, les intègre de fait aux corps de police civils; la mission se limite toutefois à une tâche de surveillance, toute intervention revenant à la police, et les armes munitionnées des soldats ne servent qu'à leur sécurité personnelle.


Service d'appui limité à 4 mois

Le service d'appui a une durée provisoire de 4 mois, ce qui signifie qu'il devra être approuvé par le Parlement. La réorganisation des services d'instruction des formations (SIF), décidée en novembre dernier suite à la mission d'accueil et d'encadrement des réfugiés prévue pour 6 mois, permet de disposer au moins jusqu'à l'été de régiments - essentiellement d'infanterie - se succédant toutes les deux semaines.

L'appui aux corps de police n'entraîne donc à l'heure actuelle aucune modification supplémentaire. Au rgt inf mont 37 succéderont le rgt inf 13 bernois, puis le 27, le 36, etc. Si un régiment en cours de répétition peut sans autre fournir 600 militaires, le chiffre maximum de 2000 dépasse toutefois les effectifs moyens; une autre réorganisation pourrait donc avoir lieu.


Des engagements sans précédent

Il faut reconnaître que deux engagements de durée moyenne, par des troupes régulières sur notre territoire, constituent une situation sans précédent depuis les mobilisations générales. Ainsi, en date du vendredi 5 mars 1999, l'armée suisse remplit les missions subsidiaires suivantes:

  • Protection d'installations menacées: 400 militaires du rgt inf mont 37 (bat car mont 10 et bat car mont 6) engagés à Genève et 125 à Berne. Durée prévue: 4 mois.


  • Aide en cas de catastrophe: 30 militaires de la cp sauv I/18 engagés dans le réaménagement du lit d'une rivière.


  • Accueil et encadrement de réfugiés: 150 militaires de différentes unités sur 5 cantonnements différents, à Gurnigelbad, Untere Gantrischhütte, Tennen,Tourtemagne et Mollis. Durée prévue: 6 mois, dont 4 déjà écoulés.


  • Appui du Corps des gardes-frontières: 100 militaires de carrière, gardes-fortifications et élèves de l'ESCA (école de sous-officiers de carrière), dans le Mendrisiotto ainsi que dans les régions frontalières de Kreuzlingen, Bâle et Genève. Durée indéterminée, a débuté en septembre 1997.


  • Surveillance et protection d'ambassades et de consulats: 30 gardes-fortifications en poste à Alger (depuis mai 1998), mais aussi à Berne (ambassades d'Israël, d'Iran, de Turquie et de Yougoslavie) et à Zurich (consulats de France et de Turquie). Durée indéterminée, a débuté en juin 1995.

Au total, 835 cadres et soldats engagés. Avec les 250 militaires présents lundi dans les Alpes, nous dépassons donc le cap des 1000 cadres et soldats en appui cette semaine.


Adhésion populaire, mais instruction en question

Médiatisés de manière inégale par les médias, ces différents engagements bénéficient d'un indéniable soutien au sein de la population. C'est ainsi qu'une manifestation organisée samedi par le Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA) n'a attiré qu'une centaine de personnes en ville de Genève. L'image du citoyen soldat, traditionnellement bonne, semble sortir grandie de pareilles missions d'appui. Mais son niveau d'instruction?

Il n'est pas ici question de prétendre, comme certains opposants à l'armée soudain promus experts militaires, qu'on engage des soldats "à peine formés". En revanche se pose à terme la question de savoir si le niveau d'instruction de militaires privés de cours de répétition, pour cause d'engagement subsidiaire et malgré toute la motivation dont ils font preuve, ne chute pas irrémédiablement pour ce qui concerne leur mission de défense du territoire.

Nous voyons somme toute l'Armée 95 en action. Avec ses qualités: des moyens et techniques d'instruction (RS 95, NTTC, nouveau règlement pour le service de garde) qui garantissent la souplesse et l'efficacité des formations pour des missions strictement subsidiaires. Mais aussi ses défauts: un rythme bisannuel des cours incompatible avec l'augmentation des matières à instruire et avec des engagements subsidiaires de durée moyenne pourtant prévus comme faisant partie des missions à remplir.

Le cœur de compétences a des raisons que la raison ne devrait ignorer.


Plt Ludovic Monnerat






Sources

Communiqués de presse du DDPS, (1), (2), (3), Bulletin SIT 3/1998



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